« Je requiers deux ans de prison dont
un an ferme avec maintien en détention et un an assorti du sursis avec
mise à l’épreuve et obligation de soin. Enfin, pour le feu rouge
grillé, 200 € de peine d’amende. » Face au prévenu,
présenté hier matin dans le cadre de la procédure de comparution
immédiate, le procureur de la République de Béziers, Patrick Mathé, n’y
est pas allé de main morte, affichant, une nouvelle fois, sa politique
drastique à l’encontre des délinquants routiers.
Il faut dire
que les faits reprochés à ce Biterrois de 46 ans étaient
particulièrement éloquents. Alors qu’il venait de griller un feu rouge
sur l’avenue Jean-Moulin, dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4
janvier, à 3 h 15 du matin, il a été interpellé par les policiers
nationaux. Présentant
les caractéristiques de
l’ivresse, il a immédiatement été placé en garde à vue pour conduite
sous l’empire d’un état alcoolique. Soumis à l’éthylotest, l’homme
affichait effectivement un taux de 2,90 grammes d’alcool dans le sang.
En outre, durant le contrôle d’identité, les forces de l’ordre se sont
rendu compte que l’individu en question était sous le coup d’une
annulation du permis de conduire pour des faits similaires, datant de
2007.
«
Vous avez trois condamnations sur votre casier judiciaire pour des
conduites en état d’ébriété en 2002, 2006 et 2007. Comment pouvez-vous
expliquer que vous soyez une nouvelle fois arrêté au volant d’une
voiture et de surcroît ivre ? », le questionne Claire Ougier, la présidente du tribunal. « J’ai des problèmes d’alcool. J’essaie d’arrêter mais je reprends, j’arrête, je replonge…, répond le prévenu.
Je reconnais l’intégralité des faits qui me sont reprochés. Cette
fois-ci, je suis sorti pour aller boire un coup et quand j’ai voulu
rentré chez moi, je me suis fait contrôler par les policiers. »
Un
comportement qui stupéfait le procureur de la République Patrick Mathé
qui n’arrive pas à comprendre comment un homme inséré dans la société
comme l’est cet individu avec trois enfants, une femme et un travail,
se retrouve à la barre, une nouvelle fois, faisant fi des trois
premiers avertissements de la justice. « Votre comportement revêt
une gravité exceptionnelle car, en parfaite connaissance de cause, vous
mettez en danger la vie d’autrui. »
L’avocate du prévenu
aura beau clamer la prise de conscience de son client et prôner une
obligation de soin plutôt qu’une peine d’emprisonnement, le tribunal
l’a condamné à un an de prison ferme avec maintien en détention et 200
€ pour la contravention. Un prévenu qui apprend aujourd’hui à ses
dépens que, plus le casier s’allonge, plus les peines, inexorablement,
sont lourdes.